
Diététicienne du sport, une pro du bien-être
11/10/2022Avec Maud Périchon, diététicienne-nutritionniste.
Pourquoi diététicienne ?
« C’est une reconversion ! J’ai eu l’impression d’avoir fait le tour de mon métier en quelques années dans le sport-santé et le sport-performance. J’avais besoin d’un quotidien plus varié. » Étudiante, Maud Périchon avait d’abord loupé sa première année de médecine avant de faire STAPS. Professionnelle, elle passe un Diplôme Universitaire sur le thème de la Nutrition du sport, qui lui donne le déclic. 5 ans après son diplôme, elle reprend donc ses études pour un DUT Génie Biologique Option Diététique. La voilà diététicienne.
Votre semaine type ?
Toujours coach sportive, Maud Périchon a des semaines bien remplies, et particulièrement variées. « Je commence avec une journée classique de diététicienne en cabinet. Le mardi je suis à Lyon pour travailler avec des kinés sportifs et d’autres professionnels du sport. Le mercredi, je consulte dans une clinique sportive et au cabinet. Le jeudi, je suis à la clinique, et j’interviens auprès d’étudiants de l’université. Le vendredi, je peux être au cabinet ou auprès des sportifs que je coache… » Ajoutez à ce planning chargé quelques heures consacrées aux tâches administratives.
Quelles sont les qualités d’un diététicien ?
« Il faut être organisé et disponible, avoir le sens de l’écoute, et ne pas oublier quels sont les objectifs de chacun. » Nous ne sommes en effet pas tous égaux devant l’alimentation. Selon le patrimoine génétique d’un patient et sa pratique sportive, les conseils d’un diététicien seront différents. « Il faut surtout aussi savoir gérer ses émotions, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. »
Ce que je préfère ?
« J’aime tout dans mon métier, mais ma grande passion, c’est l’aquafitness ! À la fois pour l’ambiance et pour le côté très sportif », pétille Stella, certifiée notamment en aquabiking, aquaboxing, aquajump et aquastep. Elle prépare ses chorégraphies en amont, puis le jour J, depuis le bord du bassin, elle montre les postures et motive le groupe en musique : « Je suis à fond, j’encourage, j’applaudis ! » Elle partage même des vidéos de ses séances sur Instagram et YouTube.
Un bon diététicien, c’est un bon psychologue ?
« Oui, il y a des compétences humaines ! Parfois les patients acceptent de nous parler de choses intimes, de moments difficiles pour eux ». Le rapport à l’alimentation touche souvent nos points sensibles. « Il faut être psychologue, mais nous ne sommes malheureusement pas formés pour l’être. On peut donc vite être mal à l’aise dans ce genre de situations. »
Une idée reçue ?
« Il ne faut pas faire du sport pour manger ! Souvent, on croit que le sport nous autorise à tous les excès. Il faut au contraire manger – recharger ses batteries – pour faire du sport ! » Il existe beaucoup de préjugés sur l’alimentation et le travail des diététiciens est justement de les déconstruire. Expliquer par exemple que les pâtes ne font pas grossir, si on les consomme sans matière grasse, ou que chaque aliment est irremplaçable car il remplit une fonction précise… Il faut surtout manger équilibre et à des heures régulières (3 à 5 repas – collations confondues).
Vos revenus ?
Malgré ses journées riches et fatigantes (jusqu’à 12 heures de travail), les revenus mensuels de Maud Périchon, en tant que diététicienne, s’élèvent à environ 1.000 euros : 500 euros pour la clinique sportive et 500 euros pour le coaching. « Mais j’adore mon métier ! Il concilie ma passion pour le sport, le relationnel et un quotidien varié. Et je me suis construit une réputation, ce qui est difficile pour un jeune diététicien. »
Oscar et Noa, avec Mme Blondiau