Kiné du sport : « En kiné, il n’y a pas de chômage! »

Kiné du sport : « En kiné, il n’y a pas de chômage! »

11/03/2023 Non Par admin.culturesp

Avec Sébastien Herbaud, kinésithérapeute du sport et ostéopathe à Villars.

Kiné du sport, ça consiste en quoi ?

« C’est une spécialité que l’on choisit au cours de nos études de kiné« , précise d’emblée Sébastien Herbaud. Il faut rappeler que le métier de masseur-kinésithérapeute ne concerne pas que le domaine sportif.  « C’est un métier ouvert sur le monde, et qui peut se pratiquer en cabinet, au sein d’un club sportif ou centre de rééducation, ou encore au domicile des patients », explique le professionnel. La spécificité du kiné du sport est que ses patients sont des sportifs (amateurs ou professionnels).

Votre parcours scolaire?

« J’ai fait un bac D ( NDLR : une ancienne section du Bac, qui correspond à la spécialité SVT), puis je me suis inscrit en première année de médecine, mais j’ai échoué au concours deux années consécutives ! » Sébastien Herbaud a ensuite préparé, puis obtenu le concours d’entrée d’une école de masso-kinésithérapie (l’accès a été réformé depuis, le concours a été remplacé par trois voies d’accès). Il a obtenu son diplôme de kiné à Paris, a effectué une année supplémentaire à l’école de kiné pour se spécialiser dans le sport, puis a suivi une formation en ostéopathie de 4 ans.

Une journée type?

Habituellement, le professionnel commence sa journée en cabinet libéral entre 8h et 8h30. Il reçoit un patient toutes les 30 minutes, avec quelques différences en fonction des pathologies. « Pour les massages et le renforcement, le patient est traité sur la table de massage. Pour la rééducation, je dispose d’une grande salle de musculation dédiée à mes patients ». Trois jours par semaine, Sébastien Herbaud se déplace au domicile des patients, souvent des personnes âgées ayant des difficultés à marcher ou des personnes ayant subi une opération et qui ne peuvent donc pas se déplacer seul au cabinet. Il prend une pose de deux heures pour manger et faire du sport et termine sa journée de travail vers 19h30.

Les qualités d’un bon kiné du sport ?

« Il faut une bonne connaissance de l’anatomie, une bonne base scientifique et de solides connaissances en sport. Mais le kiné n’est pas obligé de pratiquer spécifiquement le sport du patient qu’il soigne. » Pour Sébastien Herbaud, un kiné doit aussi surtout être à l’écoute de ses patients.

Est-ce difficile de s’installer en tant que jeune kiné?

« En kiné, il n’y a pas de chômage! » En fin d’étude, un jeune kinésithérapeute peut directement travailler en cabinet, avec d’autres kinés. Cependant il est difficile de trouver des patients lorsque l’on veut travailler seul en cabinet. Il faut se faire connaître, sur un site internet par exemple, sans faire de la publicité (qui est interdite pour ces professionnels). « Les patients viennent souvent pour des raisons de proximité, par le bouche à oreille… Ils sont également orientés par les médecins, qui conseillent plusieurs kinés à leurs patients. »

Un métier compatible avec la vie de famille?

« Ce métier a un gros impact sur ma vie de famille », admet Sébastien Herbaud. Il termine assez tard le soir, donc voit peu ses proches. « C’est un métier qui est également dur mentalement car il faut gérer les problèmes de tous les patients et cela n’est pas toujours facile… Mais quand on aime son métier, la passion nous aide à dépasser cela ! »

Votre salaire?

« Un kiné libéral choisit ses horaires et est payé en fonction du nombre de patients suivis. » Le salaire de Sébastien Herbaud varie donc, mais il estime qu’un kiné gagne en moyenne 2 700 euro par mois s’il travaille 50 heures par semaine et prend trois semaines de vacances par an. « Quand je ne travaille pas, je n’ai pas de salaire ». Ce fut le cas pendant confinement puisqu’il ne pouvait plus exercer en raison des mesures sanitaires. « Ma rémunération est directement liée à mon activité ».

Par Amira, Chahine et Antoine